Quel bilan pour les Français de NBA ?

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Les douze Français de NBA ont connu des fortunes diverses sur les parquets américains : les plus célèbres – Parker et Noah – ont déçu, mais de jeunes tricolores se sont révélés.

Six Français sont encore en lice dans les play-offs NBA, qui ont débuté samedi dernier, avec des ambitions différentes. Parmi eux, le plus connu des expatriés français aux Etats-Unis, Tony Parker, a connu une saison en demi-teinte, gâchée par une blessure aux ischio-jambiers qui l’a perturbé en fin d’année et lui a fait manquer 14 matches. Mais le meneur des San Antonio Spurs, 32 ans, a retrouvé son meilleur niveau au mois de février, et pourrait bien espérer conduire son équipe à un nouveau titre s’il ne se blesse pas d’ici là. « C’était une saison un peu difficile pour moi comme pour l’équipe, mais je crois en nos chances », affirme le quadruple champion NBA.

Son coéquipier français au Texas, le très discret Boris Diaw, a lui aussi mal commencé la saison mais a été performant sur les derniers matches. Ils sont les deux seuls Français à pouvoir rêver de victoire finale. Seuls cinq Français ont remporté le prestigieux titre NBA : Tony Parker, à quatre reprises avec San Antonio, Boris Diaw en 2014 avec la même équipe, Ian Mahinmi et Rodrigue Beaubois en 2011 avec Dallas et Ronny Turiaf en 2012 avec le Miami Heat.

Le Français dont on attendait le plus, Nicolas Batum, a finalement déçu. Avec seulement 9,4 points de moyenne par match, le joueur de Portland, pas épargné par les blessures, a réalisé une saison en deçà de la précédente (13 points de moyenne). Son équipe de Portland s’est néanmoins qualifiée pour les play-offs et peut viser haut.

Le Français qui électrise l’Utah

« The Stifle Tower », « the French Rejection », « the Gobstopper », « Gobzilla », « Rudy Gobert or Go Home », les surnoms ne manquent pas pour qualifier l’intérieur français des Utah Jazz Rudy Gobert, auteur d’une saison phénoménale. Le joueur est d’ailleurs pressenti pour le trophée du joueur de NBA ayant le plus progressé. Il a d’ores et déjà été nommé 5e meilleur défenseur de la ligue. Devenu titulaire indiscutable en cours de saison, sa deuxième seulement en NBA, Rudy Gobert, 22 ans, a impressionné nombre d’observateurs par ses progrès. Il a fini la saison avec des moyennes de 8,4 points, 9,5 rebonds par match avec un temps moyen de jeu de 26,3 minutes qui a plus que doublé par rapport à 2013-14. « Cette progression est le résultat d’un processus, ce n’est pas arrivé du jour au lendemain, j’ai beaucoup travaillé pour cela, la confiance du coach et mes coéquipiers m’a apporté beaucoup, mais je ne suis pas surpris », a confié l’international français. Meilleur tricolore de la saison, il n’a, hélas, pas réussi à qualifier son équipe pour les play-offs.

Autre Français que l’on attendait pas si haut, malgré ses 2,18 mètres, Alexis Ajinça s’est fait une place à La Nouvelle-Orléans, un an et demi après son arrivée chez les Pélicans. Lui qui n’arrivait pas à se faire une place à Dallas puis à Toronto a vu son temps de jeu augmenter avec sa nouvelle équipe. Sept ans après avoir débuté dans le championnat américain, le pivot semble avoir enfin trouvé la stabilité et un rôle intéressant dans une équipe prometteuse. Son contrat se terminant à la fin de la saison, il n’est pourtant pas impossible qu’il soit transféré.

Le Français qui aurait pu percer

Deux mois à peine après son arrivée en NBA, Joffrey Lauvergne a déjà terminé sa saison avec les Denver Nuggets qui ne participeront pas aux play-offs pour la deuxième année consécutive. En quelques semaines, l’ancien Chalonnais a pu se faire une idée de la Ligue nord-américaine, le championnat le plus relevé de la planète, avec ses bonnes et mauvaises surprises, avant d’y revenir la saison prochaine.

« J’ai beaucoup joué au début, moins après le changement de coach, mais de toutes façons, je suis venu ici pour préparer la saison prochaine », explique le pivot qui a déjà connu deux entraîneurs en deux mois et va en connaître un troisième la saison prochaine, puisque les dirigeants de Denver veulent recruter une pointure.

Lors de ses quatre premiers matches, son temps de jeu atteint 22,5 minutes par match, une statistique exceptionnelle pour un nouveau joueur, qui plus est étranger. Mais le 3 mars, l’entraîneur de Denver est limogé et remplacé par l’un de ses adjoints Melvin Hunt. « Pour moi, c’était dommage, mais l’équipe n’avait pas trop l’air d’avoir envie de jouer pour l’ancien coach. Dès que cela a changé, il y a eu une grosse différence », constate-t-il.

Son temps de jeu plonge. Il n’a plus, au mieux, que quelques minutes à se mettre sous la dent. « C’est frustrant, ce n’est pas expliqué, mais je comprends: en NBA, les coaches sont proches des joueurs, les joueurs les plus anciens passent toujours devant toi », analyse-t-il.

Les Français dans l’ombre

Habitué à être sous les feux des projecteurs, autant sur, que en-dehors des terrains, Joakim Noah a vécu une saison difficile. Lui qui avait porté, seul ou presque, son équipe la saison dernière, et été élu meilleur défenseur de NBA, l’a payé cher avec une intervention chirurgicale à un genou à l’intersaison. Capable du meilleur comme du pire cette année, le joueur de 30 ans peut sauver sa saison en amenant son équipe des Chicago Bulls loin dans ses play-offs.

Les saisons se suivent et se ressemblent pour Kevin Séraphin qui peine à se faire une place de titulaire à Washington, malgré des performances convaincantes. Seule satisfaction, son équipe s’est qualifiée pour les play-offs. Kévin Séraphin va découvrir à 25 ans l’ambiance si particulière de la phase finale : il n’avait eu à se mettre sous la dent qu’une minute par match en quatre rencontres lors des play-offs de la saison dernière.

Situation similaire pour Evan Fournier, qui a qualifié sa saison et celle de son équipe de « pourrie ». Lui qui se plaisait à Denver et venait d’acheter une maison a été transféré à la surprise générale à Orlando. Le Français, accueilli avec indifférence en Floride, a bien débuté la saison, avant d’être rattrapé par les blessures dans une équipe qui a été l’une des plus mauvaises de la saison.

Ian Mahinmi a traversé la saison sans trop faire de vagues. Barré par l’Américain Roy Hibbert, le Français n’a pas trop eu l’occasion de se montrer durant la saison mais n’a jamais déçu lorsqu’il était sur les parquets. Encore moins en vue, Ronny Turiaf n’a joué que deux matches avec les Minnesota Timberwolves, suite à une opération à la hanche. Le tout jeune Damien Inglis, 19 ans, n’a, lui, pas joué la moindre minute, gêné par une blessure, et tout simplement pas au niveau pour fouler les parquets de NBA. Une saison d’apprentissage du haut niveau qui devrait lui permettre de marquer ses premiers paniers la saison prochaine.