On pourrait croire que le chauve le plus célèbre du monde, oscarisé en 1956 pour son rôle dans Le Roi et moi et applaudi l’année suivante dans Les Sept Mercenaires, repose pour l’éternité à Los Angeles ou New York. Surprise : c’est au sud de l’Indre-et-Loire, à Luzé, que les cendres de Yul Brynner ont été enfouies. Plus précisément dans le petit cimetière de l’abbaye royale Saint-Michel de Bois-Aubry, une propriété privée qui a appartenu, entre 1976 et 2006, à l’église orthodoxe. C’est d’ailleurs ce rapport au christianisme d’Orient qui explique que l’acteur d’origine russe est enterré en Touraine, une région qu’il n’a pas connue de son vivant.
Yul Brynner, né à Vladivostok en 1920, était un amoureux de la France et de Paris, où il a débuté comme trapéziste puis artiste de cabaret, avant de rejoindre les Etats-Unis en 1940. Après son décès à New York, le 10 octobre 1985, ses cendres ont été transférées vers le village de Bonnebosq, dans le Calvados, où sa troisième épouse et lui possédaient un manoir du XVIe siècle. Suite à la vente de celui-ci par Jacqueline Brynner (née Simone Thion de la Chaume), les cendres auraient dû être mises en terre dans le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans le département de l’Essonne. Mais l’opération ne s’est pas faite et l’urne est finalement arrivée à l’abbaye Saint-Michel, au cœur de la Touraine, qui était alors occupée par une communauté de moines orthodoxes dont l’un d’eux était un ami de la famille Brynner.
La tombe, extrêmement sobre, est gravée du nom de la star. Il est possible de la voir dans le cadre d’une visite de l’abbaye, qui côtoie majestueusement la dernière demeure du fameux mercenaire francophone et francophile.
A noter : l’Association Abbaye Royale Saint-Michel de Bois-Aubry vise à sauvegarder, restaurer et revaloriser l’abbaye et son cimetière. Elle compte parmi ses membres le fils de Yul Brynner, Rock, qui vit à New York et la soutient moralement dans sa démarche.