Saviez-vous que le soccer est le deuxième sport préféré des jeunes Américains après le basket ? La ligue nationale compte quatre millions de licenciés, contre deux millions en France, et on estime que 24 millions d’amateurs jouent au foot aux Etats-Unis ! La victoire des Américaines lors de la Coupe du monde en juillet dernier n’a fait qu’encourager cet engouement pour le ballon rond.
Ce qui a incité la Fédération Française de Football (FFF) à ouvrir cet été une école de soccer à New York. Plusieurs clubs européens dont le Real Madrid, le FC Barcelona et le Bayern Munich entraînent les enfants et les adolescents américains, mais c’est la première fois qu’une fédération nationale organise une structure de formation à l’étranger.
« La France a un vrai savoir-faire dans la formation des joueurs », explique le directeur de la French Football Academy, Zohair Ghenania. Ancien responsable de l’école de football du FC Lorient en Bretagne, il partage maintenant son temps entre les terrains de foot et le Lycée Français de New York, où il enseigne les sciences économiques et sociales. « Ce n’est pas un hasard si on trouve des Français dans tous les meilleurs clubs du monde. »
Stages, entraînements et programmes extra-scolaires
La FFF a ainsi délégué à New York Jean-Claude Lafargue, l’ancien directeur du centre d’entraînement des joueurs professionnels de Clairefontaine, pour établir le programme de formation. Six stages d’une semaine chacun ont été organisés cet été sur Randall’s Island, entre Manhattan et le Queens, et quinze équipes ont été formées pour la saison 2019-2020. Des programmes extra-scolaires ont aussi commencé dans plusieurs écoles francophones de New York, au Lyceum Kennedy, à la FASNY, à PS 20, PS 58 et PS 84, ainsi qu’à la Tessa International School dans le New Jersey.
Les programmes de la French Football Academy, encadrés par douze entraîneurs, sont ouverts aux garçons de 5 à 15 ans (une équipe féminine sera créée l’année prochaine). « Les enfants de petit gabarit, souvent négligés aux Etats-Unis, nous intéressent beaucoup », explique Zohair Ghenania. « Ils ont souvent plus d’aisance que leurs camarades de 1m70 ou 1m80, qui impressionnent par leur précocité physique. Les entraîneurs Français sont réputés pour leur capacité à identifier et à faire progresser les enfants à fort potentiel technique. »
Autre distinction de l’école française : la priorité est mise sur le développement personnel plutôt que sur la victoire. L’école américaine de soccer, calquée sur la pédagogie appliquée en Angleterre et en Espagne, insiste sur les résultats. Une pression qui s’explique par le haut niveau exigé pour obtenir une bourse universitaire. « Notre objectif n’est pas forcément de former les joueurs professionnels de demain, mais d’aider les jeunes à réaliser leur potentiel tout en s’amusant. »