Une nouvelle promotion de leaders entretient les relations transatlantiques

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En octobre, 40 jeunes professionnels âgés de trente à quarante ans se retrouveront à San Francisco pour discuter de sujets allant du développement durable à l’intelligence artificielle, en passant par l’innovation. La moitié de ces « Young Leaders » réunis par la French-American Foundation viendra de France et l’autre des Etats-Unis.

Un conseil constitué d’anciens participants a sélectionné ces candidats en examinant leur demande en vue de décider lesquels, parmi ces postulants déjà accomplis, on pouvait s’attendre à voir s’élever davantage au cours de la prochaine décennie. Parmi les lauréats précédents, on compte les présidents français Emmanuel Macron et François Hollande, le président américain Bill Clinton, la secrétaire d’État Hillary Clinton et de nombreux grands noms du monde des affaires et des arts comme le cinéaste Charles Ferguson, la journaliste Gwen Ifill, l’ex-président de la Banque mondiale Robert Zoellick et l’ancien PDG d’Air France-KLM Alexandre de Juniac. Les Young Leaders de cette année incluent Anne-Claire Legendre, consule générale de France à New York, et Adrien Treuille, informaticien de renom et professeur à la Carnegie Mellon University.

Une fois sélectionnés, les participants au programme sont rassemblés pendant cinq jours sur deux années consécutives, une fois en France et une fois aux Etats-Unis. « L’idée est de permettre aux futurs leaders de se rencontrer et de constituer un réseau avec des personnes qu’ils n’auraient pas l’opportunité de rencontrer dans le cadre de leur travail », explique Emeline Foster, directrice générale de la French-American Foundation à New York. Bien que cela ne fasse que quatre semaines qu’elle ait endossé le rôle de directrice, la Française a rejoint la fondation il y a neuf mois pour travailler spécifiquement sur ce programme. « C’est ce que chacun apporte à la discussion qui fait une grande différence. Ces leaders occupent des postes très élevés dans leur profession et pourraient, autrement, ne pas avoir le temps de rencontrer un chirurgien ou un journaliste. »

La French-American Foundation a été créée en 1976 par le président français Valéry Giscard d’Estaing et le président américain Gerald Ford. Deux fondations jumelles ont vu le jour à New York et à Paris pour établir un pont non gouvernemental entre la France et les Etats-Unis, en réunissant leurs leaders et en examinant ensemble des problématiques communes.

La fondation doit toutefois essayer de s’adapter à l’évolution des relations franco-américaines. Emeline Foster prévoit d’élargir la portée de son message en fonction de son auditoire en constante évolution. « A ses débuts, le rôle de la fondation était de répondre aux besoins de la communauté américaine. A l’heure actuelle, 202 000 [adultes] français vivent au Canada et aux Etats-Unis, et nous devons également tenir compte des citoyens en France qui souhaitent parler des relations transatlantiques. »

Les liens entre la France et les Etats-Unis existent depuis la création de ces derniers, lorsque la monarchie française a soutenu la révolution américaine et est devenue la première alliée du pays. Toutefois, avec l’avènement de la politique moderne, les chefs d’Etat des deux pays ne semblent pas soucieux de maintenir cette relation historique. Récemment, le retrait de l’Accord de Paris sur le climat annoncé par le président Donald Trump, entre autres, a provoqué la désapprobation du président français Emmanuel Macron. « Notre rôle consiste à ne porter aucun jugement. Nous ne participons pas aux élections françaises ou américaines », souligne Emeline Foster lorsqu’on lui demande comment elle compte maintenir un dialogue positif entre les deux présidents. « L’un de nos Young Leaders fait partie de l’administration Trump et si nous réussissons à l’inclure à une discussion, nous n’y manquerons pas. Nous souhaitons discuter de ce que peuvent être les relations entre la France et les Etats-Unis sous ces deux présidents. Nous ne sommes cependant pas là pour dire ce qui est bien ou mal, ni pour déterminer les sujets d’importance entre les deux pays. »

La selection des « Young Leaders » de cette année :

Etats-Unis
– Penny Abeywardena, commissaire aux affaires internationales, Mairie de New York
– Nicolas Bernadi, parternaire, La Boulangerie de San Francisco et fondateur, Sitari Ventures
– James G. Brooks Jr., fondateur and président, GlassView
– Frank Demaille, président, ENGIE North America
– Jason El Koubi, président, One Acadiana
– Kathryn Finney, fondatrice et directrice, Digitalundivided
– Maya Kalieva Henry, vice-présidente, PIMCO
– Olivier Kamanda, Presidential Innovation Fellow et directeur, Code.gov
– Anne-Claire Legendre, consule générale de France à New York
– Michael Morales, White House Fellow, conseiller, U.S. Small Business Administration et lieutenant colonel, U.S. Air Force
– Adrien Treuille, maître de conférences, Carnegie Mellon University

France
– Stéphanie de Bouärd-Rivoal, directrice, Château Angelus
– Sophie de Closets, présidente, Editions Fayard 
– Camille Levy, Executive Product Leader, GE Power
– Philippine de T’Serclaes, Global Head of Strategic Partnerships, Schneider Electric
– Alice Zagury, co-fondatrice et présidente, The Family 
– Aurélien Hamelle, directeur juridique, TOTAL
– Gaspard Koenig, philosophe et intellectuel
– Jérémie Lefevre, chirurgien et professeur de médecine, Hôpital Saint-Antoine
– Guillaume Liegey, co-fondateur et président, Liegey Muller Pons
– Thomas Pesquet, astronaute, Agence spatiale européenne
– David Vaillant, Managing Director and Deputy Head EMEA Banking, BNP Paribas