Histoire

Varian Fry : la mission d’un Américain pour sauvegarder la culture européenne

En août 1940, le journaliste américain Varian Fry est envoyé à Marseille, à l’âge de 32 ans, avec pour mission de sauver des persécutions nazies autant d’artistes et d’écrivains que possible. Lorsqu’il fut contraint de quitter la France treize mois plus tard, il avait réussi à évacuer clandestinement quelque 2 000 personnes.
Varian Fry à Marseille. © Columbia University Rare Book and Manuscript Library

Œuvrant dans une chambre d’hôtel à Marseille ou dans un petit bureau, prenant tous les risques, Varian Fry, épaulé par une petite équipe, parvint à sauver des personnalités aussi prestigieuses que Chagall et Arendt, le peintre français André Masson, l’écrivain allemand Lion Feuchtwanger, le sculpteur Jacques Lipchitz, le réalisateur Max Ophüls, la claveciniste Wanda Landowska, l’écrivain Franz Werfel et sa femme, la légendaire Alma Mahler Werfel, et André Breton, pour n’en citer que quelques-uns. La mission de Varian Fry se heurta aux autorités de Vichy pro-nazies et au département d’Etat américain, qui connut là l’un des épisodes les moins glorieux de son histoire, refusant sa coopération sur place – au point de lui tendre un piège pour le faire arrêter et expulser de France en 1941, cela au nom de l’intérêt de la neutralité américaine.

Pourtant, à son retour, Varian Fry ne fut pas vraiment accueilli en héros. Pendant des années, ses exploits furent passés sous silence aux Etats-Unis. D’abord lorsque les Américains prirent délibérément leurs distances face aux troubles grandissants et à leurs lots d’horreurs en Europe et plus tard lorsque la nation fut aux prises avec ses propres démons – une fois l’Amérique entrée en guerre. En 1945, lorsque Varian Fry publia le récit de sa mission en France, des piles d’exemplaires invendus prirent la poussière sur les rayonnages. [Surrender on Demand a été réédité en 1997 puis traduit en français en 2017.] Il fallut attendre les années 1960 pour que Varian Fry soit reconnu à sa juste valeur et distingué lors de l’hommage rendu aux non-juifs ayant sauvé des vies de l’Holocauste, désignés comme « Justes parmi les nations » – tels Oskar Schindler ou Raoul Wallenberg.

La réputation posthume de Varian Fry s’est enrichie avec la sortie en 2017 d’un documentaire, dont la réalisation a pris des années, œuvre du réalisateur franco-américain Pierre Sauvage – lauréat des Emmy Awards – qui a consacré sa vie professionnelle à faire connaître les Justes. Intitulé And Crown Thy Good: Varian Fry in Marseille, le film narre en détail l’action de Varian Fry et des membres de sa petite équipe, dont la plupart ont été élevés au rang de Justes, tout comme lui.

Comment Varian Fry en était-il arrivé là ? Tous les Américains n’étaient pas indifférents aux conséquences de l’avancée prédatrice des nazis à travers l’Europe. En 1940, quelques intellectuels préoccupés par cette situation se sont retrouvés au Commodore Hotel à New York pour discuter de la situation désespérée de certains artistes et penseurs européens de renom et des moyens de leur venir en aide. En juin de cette même année, la Wehrmacht avait contourné la ligne Maginot, défense française soi-disant infranchissable, et très vite les troupes allemandes avaient paradé dans Paris.

Nombre de juifs allemands et d’opposants politiques aux nazis, ainsi que des artistes qualifiés de « dégénérés » par les nazis, s’étaient dans un premier temps réfugiés dans la capitale française. Mais il fallait de nouveau fuir – cette fois vers le sud de la France, que les Allemands n’occupaient pas encore. Mais cette zone libre ne représentait pas franchement un havre de paix. Le tout nouveau gouvernement de Vichy, installé en zone sud, n’était qu’un gouvernement fantoche, à la solde des nazis. Il s’était engagé à « livrer sur demande » (comme précisé dans l’armistice signé avec l’Allemagne) toutes les personnes réclamées par la Gestapo.

A New York, la réunion du Commodore Hotel accoucha d’un Comité de sauvetage d’urgence (Emergency Rescue Committee) qui dressa une liste de 200 artistes et scientifiques de renom se trouvant en grand danger et qu’il fallait absolument sauver. Alfred H. Barr Jr., du MoMA, établit une liste d’artistes ; l’écrivain Thomas Mann fournit le nom d’écrivains et d’intellectuels, parmi lesquels figurait celui de son frère Heinrich ; le socialiste allemand Karl Frank ajouta ceux de ses camarades de parti ; et Frank Bohn, de la Fédération américaine du travail, dressa une liste de leaders syndicaux. Le Comité leva des fonds à hauteur de 3 000 dollars – une somme importante pour l’époque – afin de financer l’opération. Le Comité désigna Varian Fry pour mener cette mission. En vérité, si le Comité voulait que sa mission de sauvetage avance, il n’avait pas vraiment le choix. Varian Fry étant le seul candidat.

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Varian Fry photographié par Philippe Halsman, en 1942. © Varian Fry Institute

Aujourd’hui, Varian Fry passerait sans doute pour un nerd. C’était un érudit aux manières douces, portant des lunettes. L’écrivain Dara Horn, auteur d’un article fouillé sur lui, pour la revue américaine en ligne Tablet, le décrit comme un « WASP d’autrefois ». A Harvard, il avait étudié les lettres classiques et sa culture était assurément livresque. Rédacteur à l’Association de politique étrangère, où il avait travaillé pour le magazine Living Age, prestigieux journal traitant justement de géopolitique, il était très au fait de la situation en Europe. Il en avait été personnellement témoin. A Berlin en 1935, il avait assisté à des attaques contre des juifs devant son hôtel et avait rendu compte de ces incidents dans les colonnes du New York Times.

Cet épisode est souvent avancé pour expliquer son désir de se charger de la mission que s’était donnée l’ERC en France. Des années plus tard, Varian Fry analysa sa motivation en ces termes : « Parmi les réfugiés coincés en France, il y avait beaucoup d’écrivains et d’artistes dont j’avais apprécié les travaux… Maintenant qu’ils étaient en danger, je me sentais dans l’obligation de les aider si je le pouvais, tout comme eux, sans le savoir, m’étaient si souvent venus en aide dans le passé. »

A Marseille, Varian Fry s’installa à l’hôtel Splendide et mit en place, comme couverture, une organisation humanitaire, le Centre américain de secours, avec pour but avoué de soutenir financièrement les réfugiés – tout en les aidant à obtenir un visa. L’hôtel se révéla vite trop étroit pour mener à bien sa mission et il loua des bureaux situés au 16 rue Grignan, où il recruta une équipe de Français, d’Américains et de collègues réfugiés, parmi lesquels Daniel Bénédite, jeune socialiste français qui avait travaillé au bureau des réfugiés de la préfecture de Paris, Albert Hirschman, réfugié politique allemand (qui révolutionnera plus tard le monde de l’économie), Jean Gemähling, qui sera arrêté en 1941 puis libéré et que l’on retrouvera à la tête d’un réseau de résistance français, et Charles Wolff, qui mourra sous la torture en 1944.

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De gauche à droite : Max Ernst, Jacqueline Breton, André Masson, André Breton et Varian Fry. © Varian Fry Institute

Deux Américaines, Miriam Davenport et la riche héritière Mary Jayne Gold, se révélèrent d’une grande aide dans l’équipe de Varian Fry (Les mémoires de cette dernière, intitulées Crossroads Marseilles, 1940 et publiées par Doubleday, ont été éditées par Jacqueline Kennedy-Onassis), tout comme un certain Charles « Charlie » Fawcett, lutteur américain, ancien de la Légion étrangère, acteur de cinéma, homme du monde, trompettiste et artiste, sorte d’aventurier humanitaire, qui aidera plus tard les mouvements de résistance en Afghanistan et ailleurs.

La mission avouée de Varian Fry était d’obtenir des visas de sortie – délivrés par le gouvernement de Vichy – pour ceux qu’il appelait ses « clients » ou « protégés » ainsi que des visas américains pour les Etats- Unis. Les autorités de Vichy ne battaient pas des records de vitesse pour remettre les réfugiés aux nazis : de fait, les demandes excédaient les redditions. Elles étaient tout aussi lentes à délivrer des visas et n’avaient rien contre la rétention d’étrangers suspects en camps de transit. Varian Fry surmonta ces obstacles en fabriquant des faux à la pelle, l’équipe comptait un faussaire à demeure pour s’acquitter de la tâche.

La plupart du temps, le consulat américain à Marseille ne fut d’aucune aide, en partie pour ne pas s’attirer les mauvaises grâces du régime de Vichy, mais aussi pour éviter d’accueillir des communistes sur son territoire, et ceci malgré une politique claire de l’ERC qui ne souhaitait pas venir en aide à ces derniers : une conséquence de la suspicion et du dégoût que les professionnels affichent souvent envers les amateurs. « Le principal problème résidait dans le fait que tout ce que faisait Varian Fry allait à l’encontre des pratiques habituelles », explique Pierre Sauvage, interviewé par téléphone de son bureau californien. « On a du mal à s’imaginer à quel point le consulat américain à Marseille lui a mis des bâtons dans les roues. » Cependant, le vice-consul Hiram Bingham IV dérogea à la règle et aida Varian Fry à obtenir des visas pour les personnes figurant sur sa liste – ce qui lui coûta sans doute sa carrière.

Le personnel consulaire américain de Marseille avec Hiram Bingham IV (à gauche). © Varian Fry Institute

Le vrai quotidien de Varian Fry était fait d’opérations clandestines parfaitement ficelées. En plus de la fabrication de faux papiers, il traça des corridors de fuite, fit du change au marché noir, s’acoquina avec des gangsters et affréta illégalement des embarcations – gardant un coup d’avance sur la police de Vichy, bénéficiant de son inefficacité et d’une ambivalence largement répandue à l’égard de la collaboration avec les nazis. Les vieux sentiers escarpés des contrebandiers à travers les Pyrénées, usés par l’histoire, virent de nouveau passer leur lot d’âmes vers l’Espagne, comme l’avaient fait dans l’autre sens, une décennie plus tôt, d’autres réfugiés fuyant la guerre civile espagnole.

Souvent, Varian Fry en personne se fit guide, escortant vers la frontière espagnole Heinrich Mann, parmi tant d’autres. Son organisation devint également experte pour faire sortir des individus de divers camps d’internement du régime de Vichy. Mary Jayne Gold, par exemple, usa de ses charmes – incontestables – pour convaincre des officiels de relâcher certains détenus. Un autre facteur vint compliquer la mission : la jeune femme, qui participait aux efforts de sauvetage et aidait à les subventionner, entretenait aussi une liaison amoureuse avec un jeune voyou français. Varian Fry la força à choisir entre son amant et son travail pour le Comité.

Lorsque Marc Chagall fut arrêté, Varian Fry se déplaça lui-même pour avertir les autorités de Vichy que la détention de cet artiste de renommée mondiale allait inévitablement leur causer du tort sur l’échiquier international. Chagall fut libéré dans la demi-heure. Varian Fry organisa ensuite le départ du peintre et de sa femme Bella pour les Etats-Unis.

En 1941, Fry et ses collègues déménagèrent dans la villa Air-Bel, une somptueuse demeure de dix-huit pièces à la périphérie de la ville, trouvée par Mary Jayne Gold et Miriam Davenport – un espace immense que l’équipe partagea avec une succession de réfugiés en danger, en attente du départ. Derrière la maison, on jouissait d’une vue paisible et typiquement méditerranéenne faite de pins et d’oliviers et au-delà, la mer. A l’intérieur l’ambiance était anxieuse et tendue, tandis qu’en coulisse Varian Fry se démenait frénétiquement. Certaines personnalités approchées déclinèrent son aide : parmi ceux qui choisirent de rester en France, figurent, en autres, Pablo Picasso et Henri Matisse.

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Justus Rosenberg (en arrière-plan) dans le bureau du réseau Varian Fry à Marseille.

Toujours en 1941, le passeport américain de Varian Fry expira. Le département d’Etat y vit l’occasion rêvée pour lui asséner le coup de grâce : les autorités américaines refusèrent de le renouveler, et – à en croire ses biographes – le consulat américain coopéra avec la police de Vichy afin qu’il soit placé en détention et forcé de quitter la France au mois d’octobre de cette même année. Son précieux conseiller Daniel Bénédite pris la relève mais le Centre américain de secours fut fermé un an plus tard. Les membres de l’équipe qui ne furent pas arrêtés quittèrent le pays. En route vers la mère patrie depuis l’Espagne, Varian Fry résumait ainsi cette aventure dans une lettre à sa femme : « J’ai mené un combat aux chances de réussite improbables dont, en dépit de la défaite finale, je pense pouvoir être toujours fier. » Il divorcera l’année suivant son retour. La réaction américaine face à ses prouesses se traduisit par une indifférence abyssale.

En avril 1967, peu de temps avant sa mort, le gouvernement du général de Gaulle éleva Variab Fry au rang de chevalier de la Légion d’honneur. En revanche, le fait qu’il n’ait fait l’objet d’aucun témoignage de reconnaissance des autorités de son propre pays n’a rien d’étonnant, étant donné que son gouvernement n’a eu de cesse de contrecarrer ses plans et ceux de l’ERC (le secrétaire d’État Cordell Hull condamna les activités de Varian Fry et du Comité, « en dépit des bonnes intentions dont ils étaient animés »). Quelqu’un à Washington ne devait pas partager cet avis car le nom de Varian Fry circula brièvement comme candidat à un poste à responsabilité au sein du Office of Strategic Services nouvellement formé, qui n’est autre que l’ancêtre de la CIA. Sans surprise, l’idée resta lettre morte. Varian Fry s’était fait trop d’ennemis dans la bureaucratie et il fut décidé qu’il était un électron bien trop libre pour s’intégrer dans une telle structure.

Plus surprenante encore est l’indifférence de ses anciens clients, qui n’ont témoigné aucune reconnaissance particulière. En 1966, Varian Fry fut cependant invité à Paris au vernissage d’une exposition d’œuvres réalisées par les artistes qu’il avait sauvés, pour marquer le vingt-cinquième anniversaire de sa mission. Des demandes répétées à Chagall d’une peinture restèrent sans réponse. L’artiste finit par envoyer une lithographie non signée ; ce manque de gratitude ne fut pas le seul. Fry mourut l’année suivante.

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Varian Fry décoré de la Légion d’honneur en 1967, peu de temps avant son décès. © Varian Fry Institute

La reconnaissance ne vint qu’à titre posthume. En 1995, Varian Fry reçut le titre de « Juste parmi les nations » de Yad Vashem, le mémorial israélien de l’Holocauste – faisant ainsi de lui le premier Américain à recevoir cette distinction, réservée aux non-juifs ayant risqué leur vie pour sauver des juifs. Un an plus tard, Warren Christopher, alors secrétaire d’Etat, a officiellement remercié Varian Fry pour le travail accompli. Depuis, ouvrages et travaux de recherches sur la mission de Varian Fry se sont multipliés. Déjà conséquente, la bibliographie sur le sujet s’est enrichie en 2017 du documentaire de Pierre Sauvage.

Le réalisateur, aujourd’hui âgé de 78 ans, s’est immergé dans l’histoire de la persécution des juifs en France par les nazis et leurs collaborateurs de Vichy, ainsi que dans celle des « Justes » qui les ont sauvés des camps de concentration. Pierre Sauvage est à l’origine d’une organisation à but non lucratif qu’il dirige, la fondation Chambon, baptisée en l’honneur du village du centre de la France où il est né de parents juifs réfugiés. Pierre Sauvage et ses parents ont survécu à la Shoah grâce à la population protestante de ce village. La famille fut cachée puis protégée par un réseau de résistance local. Léo et Barbara Sauvage avaient d’abord fui à Marseille et imploré l’aide du Comité mené par Varian Fry, mais leur demande fut rejetée. Ils survécurent à l’Occupation au Chambon, avec leur nouveau-né, et s’envolèrent plus tard pour New York. Léo Sauvage y fut le correspondant du Figaro pendant 25 ans. Son fils Pierre a rendu hommage à son village natal dans un documentaire applaudi par la critique, Les armes de l’esprit (1989).

Pierre Sauvage a également fondé le Varian Fry Institute, une archive de documents, photographies, lettres et séquences filmées ayant trait à la mission de sauvetage de Varian Fry. And Crown Thy Good: Varian Fry in Marseille est le fruit de vingt années de travail. Pierre Sauvage a interviewé de nombreux membres de l’équipe de Varian Fry dont beaucoup sont décédés depuis, parmi lesquels Charlie Fawcett, Mary Jayne Gold et Miriam Davenport. (Varian Fry ayant lui-même disparu depuis longtemps.) Les deux derniers survivants sont une secrétaire française et Justus Rosenberg [lui-même décédé en octobre 2021], jeune réfugié polonais, qui n’avait que 19 ans à l’époque mais en paraissait 14, et œuvrait comme garçon de bureau, souvent missionné pour faire passer des messages. Blond aux yeux bleus et parlant couramment français, il parvenait à passer sous les radars du régime de Vichy.

Pierre Sauvage explique à propos de son documentaire consacré à Varian Fry que « c’est une histoire qui traite de l’Amérique – sur ce que peuvent accomplir les Américains lorsqu’ils sont déterminés ». Il insiste aussi sur le fait que la mission de Varian Fry prit fin avant que les nazis ne mettent à exécution la Solution finale, avec toutes ses effroyables conséquences et les déportations de masse qui débutèrent en 1941. « Les gens persécutés avant cela étaient les artistes ou les opposants antinazis », explique-t-il. Par la suite, le régime de Vichy se montra beaucoup plus efficace pour traquer les juifs et les livrer aux nazis ou les déporter.

Avec le recul, la mission de sauvetage de Varian Fry a soulevé des questions aussi étranges que tenaces dans certains cercles, où elle fut perçue comme étant aussi sélective qu’élitiste. « L’hypothèse selon laquelle la vie de membres de l’intelligentsia était plus précieuse que d’autres vies ne semble pas avoir posé de problèmes moraux ni à Varian Fry ni à ses collègues en France ou à New York », a écrit l’historienne Donna F. Ryan dans son livre The Holocaust of the Jews of Marseille: The Enforcement of Anti-Semitic Policies in Vichy France (1996). Un point de vue que ne partage pas Pierre Sauvage. « Selon moi, c’est une accusation injuste. Entre Varian Fry et son équipe, le sujet était sans cesse discuté. Varian Fry aidait les gens qu’il aimait. Ces personnes comptaient beaucoup pour lui. On ne peut pas sauver tout le monde. » Il ajoute : « La seule obligation, c’est l’action. Bien souvent, les gens qui se plaignent le font pour masquer le fait qu’ils n’ont rien fait. » Une chose est sûre, c’est un reproche qu’on ne peut pas faire à Varian Fry.

 

Article publié dans le numéro d’octobre 2016 de France-Amérique. S’abonner au magazine.