Conseils

Douze idées pour un Thanksgiving à la française

Difficile d’imaginer une tradition plus américaine que Thanksgiving ! Comment lui donner une touche française, sans renoncer à l’incontournable dinde ? France-Amérique a recueilli pour vous les conseils de douze gastronomes franco-américains.

Dominique Crenn, cheffe française, propriétaire de trois restaurants à San Francisco, auteure du livre Rebel Chef
« J’adore les huîtres pendant les fêtes de fin d’année  ! Une simple sauce mignonette à base de vinaigre de vin rouge et d’échalotes émincées équilibrera parfaitement la salinité et l’intensité de l’huître. Une entrée merveilleuse pour tout repas de Thanksgiving ! »


Estelle Tracy, auteure du livre Guide de survie alimentaire aux Etats-Unis

« Pour franciser Thanksgiving, je farcirais la dinde avec des marrons et proposerais un accompagnement de haricots verts aux amandes. Le supermarché Whole Foods vend des haricots verts surgelés, comme en France. En dessert, une tarte tatin aux pommes et aux canneberges et des mini brioches feront l’affaire ! »


Melissa Clark, journaliste culinaire au New York Times, auteure du livre Dinner in French

« Commencez le repas avec une onctueuse soupe de marrons : sa surface parsemée de croûtons de brioche grillée ajoutera une note automnale sophistiquée et festive. »


Alain Sailhac, chef français, doyen de l’International Culinary Center de New York

« J’aime préparer une ratatouille pour Thanksgiving. Le plat est plein de couleurs, il peut être fait en avance et ravira tous vos invités. Et comme moi, c’est un plat qui vient du sud de la France ! »


Daniel Boulud, chef français, propriétaire de huit restaurants aux Etats-Unis

« Je fais tous les ans la recette de potiron farci de ma grand-mère : une courge musquée de Provence (ou une Long Island cheese pumpkin aux Etats-Unis) cuite au four avec du pain, des champignons, des oignons, de la crème, du gruyère et des lardons. Parfait pour utiliser les restes de la farce de Thanksgiving ! C’est le plat que j’avais préparé avec Anthony Bourdain à Lyon, chez mes parents, dans un épisode de son émission Parts Unknown. »


Hervé Malivert, chef français, instructeur à l’International Culinary Center de New York

« Pour commencer la soirée de Thanksgiving, je conseille un kir royal classique (champagne + crème de cassis), un French Martini (Liqueur de Chambord + vodka + jus d’ananas) ou French 75 (gin + champagne + jus de citron + sirop de sucre). Une soupe à l’oignon fera une excellente entrée, mais je préfère des endives braisées enveloppées dans du jambon de Virginie fumé et nappées de sauce béchamel. J’aime aussi préparer une salade lyonnaise avec de la frisée, des lardons, des croûtons, des échalotes mais pas d’œufs pochés. Une salade aidera vos invités à digérer ! Enfin, pour un dessert de saison, vous pouvez cuire au four des pommes enveloppées dans du papier d’aluminium avec de la cannelle, du beurre et du sucre et les servir avec de la glace au bourbon. »


Marc Bauer, chef français, instructeur à l’International Culinary Center de New York

En apéritif, je recommande du vin chaud (vin rouge + sucre + cannelle + clous de girofle + zest d’orange). C’est la boisson parfaite lorsqu’il fait froid dehors ! Ensuite, en entrée, un pâté en croûte, du foie gras ou de la mousse de foie gras avec de la brioche et de la gelée de coings, qui sont de saison entre la fin du mois d’octobre et décembre. La meilleure manière d’accompagner la dinde tout en rendant hommage à ma région natale, l’Alsace, est avec du chou rouge, des châtaignes et des pommes. Vous pouvez même ajouter un peu de jus de pomme si vous aimez votre chou un peu plus doux.


David Lebovitz, chef américain à Paris, auteur des livres My Paris Kitchen et Drinking French

« Je commence souvent un repas de Thanksgiving avec une soupe de céleri-rave. Le céleri n’est pas un ingrédient très courant aux Etats-Unis, mais il l’est bien plus en France. J’en fais une purée, avec parfois quelques pommes de terre pour donner de la consistance à l’ensemble, ainsi que des poireaux braisés dans du beurre et de l’ail. Juste avant de servir, j’assaisonne le plat de fines herbes et j’ajoute parfois des lardons ou des dés de jambon grillés. Mon autre conseil est de servir du champagne pour accompagner le repas. Tout le monde aime le champagne et vos invités seront d’humeur à faire la fête ! »


Alain Allegretti, chef français à New York

« L’accompagnement le plus français pour la dinde est sans aucun doute la pomme de terre et les marrons. Ce sont des classiques de la gastronomie française. Des pommes dauphines et des choux de Bruxelles avec des marrons, du bacon fumé et des oignons confits ajouteront une French touch au menu. »


Raphaël François, chef français, propriétaire du restaurant Le DeSales à Washington D.C.

« Pour commencer le repas de Thanksgiving, je suggère une pissaladière ou une soupe de potiron montée au beurre et agrémentée de quelques copeaux de foie gras. Je cuis la dinde avec de la sauge et de la brioche, comme du pain perdu, et j’accompagne le plat d’une galette de pommes de terre farcie avec de l’emmental, des haricots verts fondants et beaucoup d’échalotes et d’ail. Et je finis la soirée avec un bon chocolat chaud maison. »

Dominique Ansel, pâtissier français, propriétaire d’une pâtisserie à New York, auteur du livre Everyone Can Bake
« Nous faisons chaque année une tarte à la citrouille. Ma touche française est de la décorer avec une crème chantilly à la vanille, comme pour un saint-honoré. C’est une façon d’habiller la tarte qui plaît énormément à notre clientèle. »


Pascaline Lepeltier, sommelière française, travaille au restaurant Racines à New York

« Pour Thanksgiving, vous aurez besoin de vins qui se boivent sur la toute durée du repas et se marient avec l’ensemble des plats. J’aime commencer avec des bulles et des notes fruitées : un Chenin produit par La Grange Tiphaine à Montlouis-sur-Loire ou un Vouvray pétillant du domaine Vincent Carême dans la vallée de la Loire. Pour le plat principal, je suggère un Riesling sec de la région des Finger Lakes dans l’Etat de New York (essayez Bloomer Creek ou Nathan K.), ou, si vous préférez un rouge californien avec plus de corps, un Gamay de chez Edmunds St. John, un Valdiguié de Michael Cruse, ou un Zinfandel de Turley. Pour le dessert, j’aime la fraîcheur du Jurançon, un vin mœlleux méconnu originaire du sud-ouest de la France. Ouvrez une bouteille de Camin Larredya du Domaine de Souch et savourez ! »