Ronde, dorée, croustillante, elle cache une fève et se déguste à partir du premier dimanche de janvier, jour de l’Épiphanie. Ce gâteau feuilleté à la frangipane est aussi devenu le symbole officieux de la rentrée. Clubs sportifs, associations culturelles et associations de quartier, amicales de retraités et d’anciens combattants « font la galette » pour fêter la nouvelle année, préparer la saison à venir et fédérer leurs adhérents.
Le Président de la République lui-même, depuis 1975, reçoit à l’Elysée les meilleurs boulangers de France et partage avec eux une galette géante ! Elle contient sept kilos de poudre d’amandes mais pas de fève. Cette figurine de porcelaine traditionnellement cuite dans la galette désigne le roi (ou la reine) du jour, mais la pratique est jugée incompatible avec les principes républicains. Pendant la Révolution, les sans-culottes aboliront d’ailleurs la galette des rois, remplacé par la galette de l’égalité.
La galette a depuis traversé l’Atlantique. Elle est moins populaire aux Etats-Unis qu’en France, où plus de 30 millions de galettes sont consommées chaque année, mais demeure un symbole de la culture tricolore au même titre que le beaujolais nouveau et Bastille Day. En Louisiane, elle prend la forme d’une couronne briochée et accompagne les célébrations du Carnaval. Elle est saupoudrée de sucre aux couleurs de Mardi Gras – l’or, qui symbolise le pouvoir, le vert pour la foi et le violet pour la justice – et cache, non pas une fève en porcelaine, mais un bébé en plastique rose.
Une tradition dont s’est inspirée l’équipe de basket de La Nouvelle-Orléans, les Pelicans, qui révèle en février chaque année une monstrueuse mascotte en forme de poupon géant : King Cake Baby !