France-Amérique : En quoi l’art a-t-il sa place dans un projet d’entreprise ?

Emmanuel de Boisset : La surprise d’une expérience esthétique et poétique dans un environnement de travail offre de précieuses projections au bénéfice de la collectivité, notamment la faculté de transposer le réel dans un environnement en perpétuel mouvement. L’art provoque des impressions imprévisibles et durables et laisse une empreinte. Il modifie l’apparence du visible et des images perçues. Autant d’impacts positifs qui par la seule force de l’émotion instinctive peuvent susciter des ruptures d’où peut naître une perception visionnaire.

Comment votre galerie approche-t-elle les entreprises et quel est le sentiment des artistes ?

Notre modèle invite nos entreprises clientes à fixer un budget mensuel, puis à opter entre deux formats : la location longue durée (abonnement et rotation des œuvres) et la location avec option d’achat (location, puis rachat à une valeur résiduelle fixée d’avance). Les artistes que nous représentons sont très heureux à double titre  : leur art est exposé plus largement, et il prédispose les entreprises à devenir commanditaires d’œuvres dédiées.

Quelle est votre définition du beau ?

L’idée que je me fais du beau me renvoie d’une manière générale à ce qui élève l’âme. En tant que professionnel de l’art contemporain, j’utilise mon appréciation du beau d’une façon différente, plus personnelle, car notre identité passe par la marque d’un goût. Précisément, c’est le rôle du galeriste que de proposer un goût original à son public, par la justesse toujours risquée de sa curation auprès d’artistes en devenir.

Galerie Artismagna : www.artismagna.com

Entretien publié dans le numéro de décembre 2020 de France-Amérique. S’abonner au magazine.