Cinéma

En guerre en salles américaines

Dans ce film qui sort aux Etats-Unis le 19 juillet, Stéphane Brizé met de nouveau en scène son acteur fétiche, Vincent Lindon, dans la chronique d’un conflit social qui dégénère.
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© Nord-Ouest Films

Stéphane Brizé s’est fait connaître à l’international avec La Loi du marché, qui a valu à son acteur principal, Vincent Lindon, le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 2015. Le film mettait en scène un quinquagénaire chômeur à la recherche d’un nouvel emploi. En guerre se situe dans la même veine réaliste et sociale. Cette fois, c’est le combat d’ouvriers contre la fermeture de leur usine du sud-ouest de la France qui est filmé à la façon d’un reportage. En dépit d’un engagement de la direction de leur entreprise spécialisée dans la sous-traitance automobile, les 1 100 salariés apprennent qu’elle va fermer ses portes pour être délocalisée en Roumanie.

Les bénéfices engrangés n’y changent rien : leur site n’est plus rentable d’après la direction qui entend imposer un plan social. Les salariés refusent de se soumettre et décident d’occuper l’usine. Cette « guerre », en phase avec l’actualité, n’est pas sans rappeler les différentes grèves qui ont éclaté en France ces dernières années (Goodyear, Continental, Whirlpool).

Pendant près de deux heures, caméra à l’épaule, Stéphane Brizé filme les moments forts de la grève, les manifestations, le voyage à Paris pour une audience à l’Elysée, les négociations, les démarches juridiques, les dissensions au sein du mouvement syndical, l’espoir de trouver un repreneur…

De chaque côté de la table, deux mondes s’opposent. Le réalisateur ne s’en cache pas, c’est un film militant et lui a clairement choisi son camp. « Mais je ne me fais le porte-parole d’aucun parti, ni d’aucun syndicat, je dresse simplement le constat d’un système objectivement cohérent d’un point de vue boursier, mais tout aussi objectivement incohérent d’un point de vue humain. Et ce sont ces deux points de vue que le film oppose. »

Le cinéaste y poursuit sa collaboration avec son acteur fétiche, Vincent Lindon, qui incarne magistralement Laurent Amédéo, père de famille et leader syndical à la tête du combat. Le comédien joue aux côtés d’acteurs amateurs apportant une authenticité et une apparence quasi documentaire à cette éprouvante épopée sociale.

Sortie américaine : 19 juillet 2019
Durée : 1h53
Réalisateur : Stéphane Brizé
Avec : Vincent Lindon, Mélanie Rover, Jacques Borderie, David Rey
Distributeur américain : Cinema Libre Studio


Article publié dans le numéro de juillet 2019 de France-AmériqueS’abonner au magazine.