Se battre ou aider la France, c’est combattre pour la liberté et la démocratie. Certes, il y a des hommes à la recherche d’aventure mais le fond de leur engagement repose sur un idéal politique. Ils sont souvent issus de grandes familles américaines, aisées, et étudient dans des écoles ou universités prestigieuses. Pour les frères Rockwell, la France est le « symbole de la cause humaine » ; pour le poète Alan Seeger, c’est « l’occasion de vivre sans tache et le rare privilège de bien mourir ». Ces volontaires rejoignent l’American Field Service, l’escadrille La Fayette ou encore la Légion étrangère. Ils sont efficaces et courageux. L’escadrille fait rapidement parler d’elle et devient légendaire, le dévouement du personnel de santé attire l’admiration de tous et la Légion écrit quelques très belles pages de son histoire.
L’American Field Service, des volontaires au service de la France
En 1914, l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine propose au gouvernement français d’assurer un service médical pour les blessés qui s’installe dans les locaux du lycée Pasteur dont la construction vient d’être achevée et peut accueillir jusqu’à 600 patients. L’American Ambulance Field Service, futur American Field Service (AFS), est né. L’American Field Service va s’illustrer sur l’ensemble du front. Deux mille cinq cents volontaires américains portent assistance à quelque 500 000 blessés. Les membres des 4e et 18e sections reçoivent la Croix de Guerre pour les services rendus à Verdun. Lettres et articles écrits par les volontaires, souvent de jeunes gens talentueux, influencent peu à peu l’opinion publique aux Etats-Unis. Parmi les chauffeurs de fourgons sanitaires, on compte notamment des écrivains qui deviendront célèbres : Ernest Hemingway, E.E. Cummings, John Dos Passos, Dashiell Hammett et Malcom Cowley.
L’escadrille La Fayette
Outre les volontaires de l’AFS, certains volontaires décident de combattre au sein de la Légion étrangère alors que d’autres rejoignent l’aviation française à la fin de 1915. Le docteur Edmund L. Gros, directeur médical de l’AFS, et Norman Prince, un expatrié américain pilote dans l’Armée de l’air française, constituent un escadron exclusivement composé d’Américains volant sous commandement français. Au terme du conflit, ce seront 269 aviateurs qui auront ainsi servi la France. A Marne-la-Coquette, un mémorial rend hommage aux 68 pilotes de l’escadrille La Fayette tués au combat.
Les Natives américains, des hautes plaines aux tranchées
On le sait peu, mais parmi les combattants américains, il y a des natifs américains. En 1914, 4 000 Indiens font parti du Corps expéditionnaire canadien (CEC). En 1917, ils sont 15 000 dans le Corps expéditionnaire américain (CEA), majoritairement des volontaires. Les Natives sont affectés à l’ensemble des services même si tous ne combattent pas. Ils se distinguent en tant que tireurs d’élite et pisteurs. Les Choctaw, eux, deviennent les spécialistes de l’envoi de messages codés et utilisent, c’est une première, leur propre langue, indéchiffrable par les Allemands pour qui les messages américains n’avaient plus de secret. Surnommés les Choctaw code talkers, ils permettent de désorganiser les préparatifs allemands.
Les Américains entrent en guerre
A partir du printemps 1918, les Américains interviennent sur l’ensemble du front français mais c’est en Argonne, au nord-ouest de Verdun, que le plus gros contingent américain est déployé. Il remporte les offensives déterminantes de Saint-Mihiel en septembre et de Meuse-Argonne en novembre. Si la résistance française a tenu en échec les offensives allemandes, l’armée des Etats-Unis permet de conclure la guerre et de mettre fin au conflit, 51 mois après son début en 1914. Le mémorial de Varennes-en-Argonne, érigé par l’Etat de Pennsylvanie en 1927, et celui de Montfaucon, bâti en 1937, conservent le souvenir de ces batailles. A Romagne-sous-Monfaucon, reposent 14 246 soldats venus d’outre-Atlantique pour défendre la liberté et la démocratie. Il s’agit de la plus vaste nécropole américaine en Europe.
Article rédigé en partenariat avec les French-American Friends of the Memorial de Verdun, un comité de soutien composé de personnalités institutionnelles, académiques et industrielles françaises et américaines, créé pour battre le rappel des donateurs américains afin de financer la restauration du Mémorial de Verdun. Ouvert en 1967 puis fermé pour rénovation, le mémorial doit rouvrir ce 21 février 2016, date anniversaire de la bataille du même nom.